Article écrit par Pierre
15 Août 2023 @ 9:00am
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Il est de notoriété publique que la diffusion de ses informations bancaires est potentiellement périlleuse et doit être restreinte autant que faire se peut. Qu’en est-il alors du RIB, cette pièce justificative de votre numéro de compte, dont la divulgation est indispensable, notamment, pour la réception d’un transfert d’argent ?

« J’ai sollicité le RIB d’un ami, par courrier électronique, pour effectuer une transaction financière. Peut-il y avoir un quelconque danger pour lui ? »

Salutations cordiales, Jérémy, et gratitude pour votre interrogation. Aucune crainte : la transmission d’un relevé d’identité bancaire, y compris par email, n’induit pas de risque majeur. En particulier si vous avez pris les précautions d’usage pour sécuriser votre messagerie, en optant pour un mot de passe solide et en activant un système de double sécurité (numéro de vérification par SMS, logiciel d’authentification, clé d’authentification, etc.), une option aujourd’hui proposée (gracieusement) par la plupart des services de messagerie.

Imaginons cependant un scénario où le RIB serait dérobé : quelles seraient les actions possibles pour un individu malintentionné ? Une seule manipulation serait envisageable : utiliser le RIB pour imposer des prélèvements en sa faveur et ainsi prélever votre compte à sa guise.

Des balises de protection pour limiter les risques de fraude

Fort heureusement, des mesures de protection sont instaurées qui rendent cette opération répréhensible difficile à concrétiser et permettent, en définitive, à la victime d’être dédommagée.

Premier frein à une éventuelle fraude : tout individu ne peut pas imposer de prélèvements. Il est nécessaire, pour cela, d’acquérir un ICS (identifiant créancier SEPA). Cet identifiant est attribué exclusivement sur demande de la banque, par la Banque de France, qui doit vérifier le statut du créancier pour justifier des prélèvements.

Une attention particulière est à porter cependant. Les vérifications préalables à l’obtention d’un ICS, ainsi que les mécanismes établis pour authentifier la validité des opérations, peuvent varier en rigueur, selon les banques. Les prélèvements, par ailleurs, sont un moyen de paiement uniformisé à l’échelle européenne (1). Il est donc possible de les émettre depuis l’étranger. Autrement dit, il peut y avoir des lacunes : une escroquerie liée à des prélèvements frauduleux reste imaginable, comme l’illustre l’exemple suivant.

Quoi qu’il advienne, le cadre SEPA, instauré en 2014 pour le prélèvement, est particulièrement protecteur pour le payeur. En cas de prélèvement non autorisé, celui-ci dispose d’un délai de treize mois après la date du débit, pour contester la transaction et obtenir le remboursement auprès de sa banque, dans un délai d’un jour ouvrable. Même si le prélèvement a été autorisé, il peut être contesté pendant huit semaines après le débit, la banque s’étant engagée à effectuer le remboursement au terme de dix jours ouvrables.

Transfert d’argent entre personnes de confiance : privilégiez les solutions de remplacement

Si malgré ces dispositions protectrices, vous préférez ne pas révéler votre RIB, rappelez-vous qu’il existe d’autres alternatives pour obtenir de l’argent de la part d’un proche.

Évitez l’envoi de chèques, qui comportent des risques de perte, ou même de vol et de fraude. Par contre, vous pouvez utiliser Paylib entre amis, maintenant disponible dans la plupart des banques. Ce service, développé par le secteur bancaire français, autorise l’initiation d’un virement instantané vers un autre compte bancaire sans l’IBAN : le simple numéro de téléphone mobile du bénéficiaire suffit, à condition qu’il soit également abonné au service.

Dans une démarche similaire, vous avez également la possibilité d’utiliser des services prévus pour les transactions financières entre particuliers. Les plus célèbres sont PayPal et Lydia.

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