Il semble que la tentation d’intégrer des batteries amovibles à ses iPhone n’a pas encore séduit Apple. Le géant technologique soutient qu’une telle innovation, bien qu’elle faciliterait la réparation du composant en question, nuirait à la longévité générale de l’appareil. C’est ainsi qu’a formulé l’argument John Ternus, haut placé dans la hiérarchie de l’ingénierie matérielle d’Apple, lors d’une conversation avec la chaîne ORBIT sur YouTube.
Au cours de cette conversation, il aborde la question de l’étanchéité des iPhone, grâce à la certification IP 68. “Nous sommes toujours en réception de ces récits émouvants de nos clients qui ont malencontreusement laissé leur téléphone subir un plongeon, et après deux jours d’effort pour le récupérer, ils jubilent à la découverte que l’appareil fonctionne toujours”, relate-t-il.
Le vice-président d’Apple affirme que cette résistance impressionnante à l’eau est une conséquence directe des adhésifs utilisés, qui rendent d’ailleurs l’ouverture de l’iPhone plus ardue. Dès lors, Ternus défend l’idée selon laquelle il convient de trouver un équilibre optimal entre la réparabilité et la durabilité du produit.
Est-ce qu’un appareil plus facile à réparer est plus fragile ?
John Ternus exprime en général qu’il est possible de rendre un composant plus simple à remplacer. Cependant, cette initiative pourrait créer des zones de fragilité. “En utilisant les données, nous pouvons déterminer les parties du téléphone qui demandent une attention particulière en matière de réparation, et celles qui, à l’inverse, sont plus efficaces d’être si peu défaillantes qu’elles n’ont jamais besoin de réparations. C’est toujours une question d’équilibre”, souligne-t-il.
Cet échange intervient à un moment où l’UE prévoit de mettre en place de nouvelles réglementations concernant les batteries. En juin, le Parlement européen a validé “de nouvelles directives pour la conception, la fabrication et la gestion des déchets de tous les types de batteries commercialisées dans l’UE”. A propos des appareils portables, ces directives imposent que les consommateurs puissent sans difficultés retirer et changer les batteries eux-mêmes. Le texte a finalement été entériné par le Conseil en juillet.
De nouvelles directives en vigueur en 2027 ?
Pour l’instant, il est impossible de savoir comment Apple et les autres fabricants prévoient de se mettre en conformité avec cette nouvelle directive. Quoi qu’il en soit, ils ont encore du temps pour imaginer une solution. “Le règlement stipule que, d’ici 2027, les batteries portables contenues dans les appareils doivent être en mesure d’être retirées et remplacées par l’utilisateur lui-même, ce qui donne suffisamment de temps aux opérateurs pour adapter la conception de leurs produits à cette obligation”, a effectivement indiqué le Conseil, en juillet.
Apple pourrait, par exemple, explorer des options pour rendre les batteries facilement réparables en respectant les conditions de l’UE, sans pour autant revenir à des batteries amovibles à l’ancienne. Il n’est pas exclu non plus que les fabricants de smartphones tentent d’échapper à cette obligation en insistant sur l’étanchéité des appareils.
“Afin de garantir la sécurité des utilisateurs finaux, le présent règlement devrait prévoir une dérogation limitée, pour les batteries portables, par rapport aux exigences en matière de retrait et de remplacement pour les batteries portables à propos des appareils qui contiennent des batteries portables et qui sont conçus pour être utilisés, pendant la majeure partie du temps de service de l’appareil, dans un environnement souvent exposé à des projections d’eau, à des débits d’eau ou à une immersion dans l’eau, et qui sont destinés à être nettoyés ou rincés”, nous dit clairement le texte adopté par le Parlement et le Conseil.