Article écrit par Pierre
28 Août 2023 @ 9:00am
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Quel effondrement majeur… En effet, il n’y a pas d’autre mot pour qualifier la situation. Au cours du premier semestre, la production de crédits immobiliers a connu une chute vertigineuse et les experts ne prévoient pas une embellie avant 2024.

  • Les chiffres récents provenant de l’Observatoire Crédit Logement/CSA indiquent une situation alarmante pour la “production” de crédits immobiliers.
  • Une chute de 40,8% a été observée dans la “production” de crédits immobiliers pour le second trimestre
  • Aucun rebond n’est prévu par les experts avant l’été 2024

Vous êtes dans l’incapacité d’obtenir votre prêt immobilier ? Eh bien, prenez une profonde inspiration et rassurez-vous, vous n’êtes pas le seul, un Français sur deux est exactement dans la même position que vous. En effet, au deuxième trimestre, la ‘production’ de crédits immobiliers a subi une chute époustouflante de 40,8% comme le souligne l’Observatoire Crédit Logement/CSA. Ce résultat alarmant confirme indéniablement la crise immobilière qui sévit actuellement.

La Banque de France possède une vision un peu différente, plus optimiste si l’on veut, assimilant ces données à une ‘normalisation’ du marché, à la suite de plusieurs années d’excès. Néanmoins, Michel Mouillart, professeur d’économie et en charge de la présentation des résultats de l’étude controversée, a une interprétation complètement différente. Pour lui, ce que nous observons aujourd’hui n’est absolument pas une ‘assainissement’ du marché comme certains seraient tentés de le dire, mais au contraire, c’est un véritable ‘effondrement’.

Ces divergences d’interprétation ne sont pas un phénomène récent, rappelle La Tribune. En 2022, l’Observatoire Crédit Logement/CSA signalait une diminution des crédits de l’ordre de 20%, tandis que la Banque de France faisait état d’un simple recul de 3%.

De qui relève la vérité ? En réalité, la Banque de France a accès à des données plus détaillées puisqu’elle détient les informations de crédit. Cependant, l’Observatoire soutient que les statistiques sur lesquelles s’appuie la Banque sont obsolètes, reflétant une situation passée et non pas l’état actuel du marché.

Si l’on se base sur les informations fournies par Meilleurtaux.com, les statistiques de l’Observatoire semblent plus fiables et en adéquation avec les réalités du marché. En effet, ce spécialiste dans la comparaison de crédits immobiliers a enregistré une baisse des demandes de prêts de l’ordre de 20% pour le premier semestre.

Il est clair que la cause de cette dégringolade est la montée en flèche du taux moyen des crédits, passé de 1,20% en 2021 à 3,08% en mai 2023 (selon les chiffres de la Banque de France). Parallèlement, les réductions des prix de l’immobilier ont été insignifiantes et ‘n’ont en rien compensé la baisse de la capacité d’emprunt’ comme l’affirme Maël Bernier, directrice de la communication chez Meilleurtaux. Pour couronner le tout, le taux de dossiers refusés est grimpé de 22% en janvier 2021 à 33% en juin 2023.

Fait intéressant, malgré ce triste tableau, les acteurs du marché restent optimistes. Ils sont persuadés que la situation devrait se stabiliser à l’automne pour un redécollage à l’été 2024.

Un postulat qui ne sera réalisable qu’à condition que les banques se décident à faire leur grand retour sur le marché du crédit immobilier, délaissé durant la crise inflationniste. Signalons qu’au 1er juillet 2023, le taux d’usure a été révisé à la hausse, passant à 5,09% pour les prêts à taux fixe sur 20 ans ou plus, à 4,84% pour un prêt sur 10 à 20 ans et à 4,11% pour un prêt sur une durée inférieure à 10 ans. C’est une petite éclaircie dans un ciel particulièrement sombre.

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