Article écrit par Sébastien Mareuil
31 Mai 2022 @ 3:30am
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libra

Si le Bitcoin reprend de la valeur en ce nouveau printemps crypto, c’est un rookie du nom de “Libra” qui fait le plus d’émules sur le marché. Et pour cause, ce projet de cryptomonnaie est porté par le géant américain Facebook. C’est à la faveur d’une annonce faite il y a quelques jours que la firme a dévoilé le Whitepaper de la devise ainsi que sa date de sortie prévue pour 2020.

En substance on serait tenté de croire qu’il s’agit d’une énième crypto devise ne cherchant qu’à surfer la vague de la hype pour se faire un nom. Mais depuis la publication de ce projet, les critiques fusent de toute part. De nombreuses voix s’élèvent notamment pour mettre en garde contre un monopole qui serait des plus préjudiciables.

Mais qui est donc ce nouveau venu qui déchaîne autant les passions ?

Quand Facebook rêve de liberté et d’équité

Si le Libra se retrouve déjà sur le devant de la scène avant même sa sortie, ce n’est pas tant à sa technologie qu’elle le doit. La blockchain du Libra reprend la technologie déjà existante en la matière, mais introduit toutefois quelques nouveautés. Elles s’articulent autour de points essentiels que sont :

  • Adoption et utilisation de “Move”, un nouveau langage de programmation
  • Une méthode de consensus basée sur le Byzantine Fault Tolerant

La motivation première du Bitcoin et donc de l’aventure crypto était de mettre en place un système de devise échappant au contrôle de tout gouvernement. Mais à la lecture du Whitepaper du Libra, la première remarque est que l’objectif de ce projet est bien différent. Permettre la création d’une monnaie facile d’accès et d’une infrastructure financière pour libérer le plus grand nombre de personnes à travers le monde. C’est dans l’optique d’asseoir la stabilité et le cours de cette cryptomonnaie que la firme américaine a mobilisé le soutien financier d’un grand nombre d’acteurs majeurs de l’économie. Plus d’une vingtaine de sociétés des secteurs de la finance, du commerce électronique, des technologies et des télécommunications fédérées au sein d’une fondation qui garantira le contrôle et la valeur de la devise.

Une base de lancement toute trouvée

Le concept qui sous-tend le projet Libra est très ambitieux. Il s’agira d’exploiter la gigantesque puissance de réseau de Facebook qui compte quelque 2,2 milliards d’utilisateurs à travers le monde. L’idée est de permettre à tous de faire partir d’un solide système financier qui permettra l’achat et la vente de biens et services ainsi que des transferts de fonds fluides.

Libra

Un peu à l’image de Paypal, mais sans aucune restriction (l’exclusion sur la base de l’emplacement géographique par exemple). Cela permettra aux 1,7 milliards de personnes exclues du système bancaire de retrouver une plateforme dans laquelle elles pourront exister. Le Libra ambitionne donc d’être une nouvelle monnaie ayant la portée mondiale du dollar américain. Et compte tenu de sa taille, Facebook pourrait bien réussir son pari.

Vers un dangereux monopole ?

Derrière donc les ambitions de liberté et de justice pour tous prôné par le célèbre réseau social, le Libra reste une monnaie relativement centralisée. Et c’est l’une des principales raisons pour lesquelles nombre d’experts tirent déjà la sonnette d’alarme.

Selon ses détracteurs, Facebook était déjà presque dans une situation de monopole sur les réseaux sociaux et faisait partie d’un duopole sur ses principaux marchés. Avec Google, il contrôle en effet 82% du marché de la publicité numérique. Et ce avant même de nourrir la vision d’une crypto-monnaie mondiale.

Le produit de Facebook c’est vous et vos données. Dans bien des cas, les informations collectées par ces firmes sont meilleures que ce que le KGB ou la CIA auraient pu collecter de tout temps. Et leurs données sont certainement beaucoup moins chères, car fournies volontairement par l’utilisateur et facilement accessibles. Dans cette perspective, il serait désastreux que la cryptomonnaie de Facebook vienne à être largement adoptée par ces 2,3 milliards d’utilisateurs. Cela ne viendrait qu’à reproduire l’actuel système financier si fustigé à une échelle encore plus centralisée. Pour Bruno Le Maire, ministre français des finances, il est tout simplement hors de question d’envisager le Libra en tant que substitut des traditionnelles monnaies fiduciaires. Cette devise cryptographique ne saurait en aucun cas devenir une monnaie souveraine.

Quelle perspective pour l’avenir

Pour l’heure on est encore loin de cette hypothèse et d’autres analystes voient simplement en cette annonce une façon pour le géant américain de se positionner sur ce marché émergent.

Facebook fournit déjà de considérables efforts pour dissocier son image de celle du Libra. Par exemple, ni Facebook, ni les sociétés membres du consortium appelé Libra Association ne contrôleront directement la cryptomonnaie. Les membres fondateurs joueront certes un rôle dans le développement du réseau en agissant en tant que nœuds de vérification des transactions.

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Les questions fréquentes de nos utilisateurs

Libra est une cryptomonnaie qui a été lancée en 2020 par Facebook. Il fonctionne sur une blockchain qui est une technologie de registre distribué qui permet aux utilisateurs de transférer des fonds et de réaliser des transactions en toute sécurité.

Libra offre aux utilisateurs un moyen sûr et fiable de transférer des fonds et de réaliser des transactions. Il est également plus rapide et moins coûteux que les méthodes traditionnelles de transfert de fonds. De plus, il est accessible à un plus grand nombre de personnes, car il n'est pas soumis aux restrictions des banques traditionnelles.

Libra et Bitcoin sont tous deux des cryptomonnaies, mais ils fonctionnent de manière différente. Bitcoin est une monnaie décentralisée qui est contrôlée par une communauté de mineurs, tandis que Libra est contrôlé par une organisation à but non lucratif appelée Libra Association. De plus, Libra est conçu pour être plus stable et plus sûr que Bitcoin.

Libra est contrôlé par une organisation à but non lucratif appelée Libra Association, qui est composée de plusieurs entreprises et organisations, dont Facebook. L'association est chargée de gérer et de surveiller le réseau Libra et de prendre des décisions sur sa gouvernance et ses politiques.