Ignorance volontaire : Comment JPMorgan a choisi de fermer les yeux sur Epstein
JPMorgan, cette banque sans scrupules et avide de profit, s’apprête à verser la somme non négligeable de 290 millions de dollars en dédommagement aux victimes de l’abominable prédateur, Jeffrey Epstein. Voilà un accord qui prétend résoudre le litige porté au nom des pauvres victimes qui ont subi des sévices sexuels de la part d’Epstein. Elles accusent sans ambages la banque d’avoir délibérément ignoré les signaux d’alarme à propos de cet individu.
BREAKING: JP Morgan Chase is prepared to pay $290 million to resolve claims by victims of Jeffrey Epstein, according to CNBC
But the bank knew nothing about what Epstein was doing, right? 🤔 pic.twitter.com/lUaIfk86Kx
— Genevieve Roch-Decter, CFA (@GRDecter) June 12, 2023
Cette transaction a été proposée après des semaines de révélations humiliantes sur la relation de longue date entre JPMorgan et Epstein. David Boies, l’un des principaux avocats représentant les victimes, a indiqué que la banque est prête à payer 290 millions de dollars pour résoudre l’affaire.
Des crimes odieux et un banquier complaisant : L’histoire scandaleuse d’Epstein et JPMorgan
Ce pacte vise à régler une poursuite déposée en novembre dernier devant le tribunal fédéral de Manhattan par une femme non identifiée, au nom de victimes qui ont subi des abus sexuels de la part de M. Epstein pendant une période d’environ 15 ans. Ce nombre de victimes pourrait potentiellement grimper à plus de 100.
La plainte des victimes soutient que JPMorgan a sciemment ignoré les multiples avertissements indiquant que M. Epstein se livrait au trafic sexuel de jeunes filles et de jeunes femmes, même après qu’il se soit inscrit comme délinquant sexuel et ait plaidé coupable en 2008 dans une affaire en Floride d’avoir sollicité une prostituée mineure. La plainte affirme que la banque a passé outre les signaux d’alarme concernant les activités de M. Epstein parce qu’elle le considérait comme un client fortuné ayant accès à des dizaines de personnes encore plus riches.
Des excuses trop tardives : Les regrets insipides de JPMorgan
Bien entendu, JPMorgan n’a pas manqué de réitérer ce qu’elle avait déjà affirmé plusieurs fois auparavant, à savoir que M. Epstein avait commis des “crimes odieux” et que “toute association avec lui était une erreur que nous regrettons”. Paroles creuses d’un géant financier pris en flagrant délit.
Le même mois, les avocats des victimes d’Epstein ont négocié un accord provisoire de 75 millions de dollars avec Deutsche Bank, qui a succédé à JPMorgan comme principal banquier d’Epstein. Deutsche, qui a mis fin à sa relation avec M. Epstein fin 2018, a payé une amende de 150 millions de dollars aux régulateurs de New York en 2020 suite à des allégations selon lesquelles elle n’avait pas suffisamment surveillé ses transactions financières avec le financier déchu, parmi d’autres manquements en matière de conformité.
Les règlements avec les deux banques devront être approuvés par le juge Jed Rakoff du tribunal fédéral de district à Manhattan. Ce même juge préside également la poursuite connexe intentée par le gouvernement des îles Vierges américaines.
Et, ne l’oublions pas, le territoire américain des îles Vierges, dans les Caraïbes, prétend que JPMorgan doit lui payer des dommages pour avoir permis à M. Epstein de mettre en place une opération de trafic sexuel sur sa résidence privée sur une île près de St. Thomas. Mais JPMorgan, dans des documents judiciaires, a farouchement contesté la poursuite, arguant que les responsables gouvernementaux là-bas avaient fait des avances à M. Epstein pendant près de deux décennies.
Il est clair que ces institutions financières ont un rôle crucial à jouer dans la détection et la cessation du trafic sexuel. Elles doivent être tenues responsables de leurs actes, et leurs transactions financières douteuses doivent être scrutées. L’impunité doit cesser, même dans les hautes sphères de la finance.