Article écrit par Chanelle
25 Jan 2023 @ 3:55am
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SOMMAIRE

La gestion de portefeuille a pour but de maximiser les rendements d’un ensemble de placements pour un niveau donné d’exposition au risque, ou alors le but de minimiser le risque global de l’ensemble de ces placements tout en assurant des rendements considérables. On dénombre plus 700 sociétés de gestion de portefeuille en France et elles gèrent globalement plus de 4 000 milliards d’euros d’encours.

Ce guide vous indt tout ce qu’il faut savoir sur la gestion de portefeuille comme vous pouvez le voir en jetant un coup d’oeil au sommaire. N’hésitez pas à le parcourir jusqu’à la fin. Allons-y.

La gestion de portefeuille, c’est quoi ?

Le concept de portefeuille en finance n’est pas si différent de l’acception du terme portefeuille en langage courant. Il s’éloigne de l’acception qui l’appréhende comme une fonction de direction d’un administrateur ou d’un ministre, mais se rapproche de l’acception plus courante qui l’appréhende comme un étui dans lequel sont rangés pièces personnelles, des billets de banque et autres éléments.

Toutefois, il s’éloigne encore plus de toutes ses acceptions courantes lorsqu’il est question de gestion de portefeuille. Découvrons à quoi renvoient véritablement ces concepts en finance.

Qu’est-ce qu’un portefeuille ?

En finance, un portefeuille renvoie à un ensemble d’actifs ou de produits financiers appartenant à une personne physique (un individu, un particulier) ou morale (une entreprise, un organisme / établissement financier).

Cette définition du portefeuille ou portfolio (en anglais) se rapproche donc légèrement de l’acception courante qui appréhende ce terme comme un étui contenant des éléments comme des billets de banque et pièces personnelles, puisque ces billets et pièces peuvent être assimilés aux titres financiers, et l’étui au compte ou support dans lequel sont répertoriés ces titres.

portefeuille

Ainsi, le portefeuille renvoie également au compte dans lequel sont regroupés et inventoriés les produits financiers appartenant à une personne morale ou physique. Ce compte peut être détenu par la personne en question ou alors par une personne tierce qui assure la gestion du compte et donc du portefeuille. Il peut aussi s’agir de plusieurs comptes à la fois.

Que contient un portefeuille ?

Un portfolio contient des supports d’investissements ou des produits ou actifs financiers par définition. Concrètement, pour une même personne physique ou morale, il contient ou regroupe une combinaison de valeurs mobilières ou produits financiers appartenant aux classes d’actif suivantes :

  • Actions
  • Obligations
  • Matières premières
  • ETF
  • OPCVM
  • FCP
  • Sicav
  • Devises
  • Crypto-monnaies
  • Produits dérivés, etc.

Qu’est-ce que la gestion de portefeuille ?

La gestion de portefeuille désigne l’action ou l’art de sélectionner, de combiner et de superviser les actifs d’un portefeuille de façon à minimiser le risque global de ce dernier et à maximiser son rendement global. La sélection, l’organisation, la combinaison et la supervision en question s’effectuent en tenant compte de données telles que :

  • Les objectifs financiers (à moyen / long terme) du client / projet du client ou du détenteur du portfolio, particulier ou entreprise ;
  • Le degré d’aversion au risque ou plus globalement le profil d’investisseur dudit client ;
  • La politique de management de portefeuille de l’organisme financier (lorsque le client détenteur du portefeuille confie la gestion de ce dernier à une organisation ou un organisme financier spécialisé) ;
  • Les objectifs stratégiques de l’organisme financier et du gestionnaire de portefeuilles ;
  • Les conditions de marché.

Lorsque l’un particulier ou une entreprise gère elle-même ses investissements, ils le font en tenant compte surtout de leurs objectifs et leurs profils d’investisseur, toujours dans le but de maximiser le rendement global et de minimiser le risque global de l’ensemble des investissements.

Afin d’atteindre ce but, le gestionnaire de portefeuille doit :

  • Mettre à contribution ses connaissances, ses compétences et son expérience ;
  • Concevoir et implémenter des stratégies de trading ou de négociation sur les marchés ;
  • Prendre des décisions de management et de trading fondées sur des analyses objectives et claires ;
  • Faire des compromis lorsqu’il le faut, tout en gardant à l’esprit la finalité de ses activités de gestion.

Qu’est-ce qu’un gestionnaire de portefeuille ?

Un gestionnaire de portefeuille est un professionnel chargé de « gérer » et d’optimiserdes placements financiers pour le compte d’un client (client institutionnel ou client particulier) ou pour son propre compte.

Formation / diplôme

Un manager de portefeuilles dispose de connaissances en finance, économie, fiscalité, gestion et droit. Il suit généralement une formation diplômante à la fin de laquelle il reçoit un diplôme de master (bac+5). Il peut s’agit d’une formation de type :

  • Master en finance ;
  • Master en monnaie, banque et finance (et assurance aussi si possible) ;
  • Diplôme d’un IEP (Institut d’Études Politiques) en finance et/ou économie ;
  • Diplôme d’ingénieur de l’ENSAE (École Nationale de la Statistique et de l’Administration Économique) ;
  • Diplôme d’une école de gestion et de commerce avec option / spécialité finance ;
  • Master en administration des affaires ou gestion ou économie, avec chaque fois option finance ;
  • Formation continue (perfectionnement). Cas de la formation du CNAM en gestion d’actifs et de risques.

Compétences

En plus des connaissances et compétences acquises au cours de sa formation, un professionnel en management de portefeuilles possède les compétences suivantes :

  • Sérieux
  • Réactivité aux mouvements de cours et de marchés
  • Calme
  • Évaluation des produits boursiers
  • Élaboration de rapports de management et de performance
  • Réalisation d’opérations de marchés sur plusieurs produits de placement et quelle que soit la place financière concernée
  • Analyse des marchés
  • Élaboration de stratégies de placement

Activités

Il effectue l’activité de management de portefeuilles décrite plus haut, cela sur des supports de placement ou d’investissement qui ne lui appartiennent pas. Il prend à la place du client des décisions de trading (achat et vente), organise et optimise les placements ou le projet de celui-ci en tenant compte de ses objectifs (du client), de la stratégie mise en place et bien d’autres paramètres évoqués plus haut.

Il effectue un travail exigeant dont le but est de faire fructifier les projets ou investissements de ses clients (sociétés ou particuliers), en minimisant les risques et en maximisant les rendements de chaque placement, mieux de l’ensemble des placements.

Il s’informe en permanence de la vie des sociétés / entreprises cotées et de l’évolution des cours sur les marchés, grâce à diverses ressources informatives (actualités financières, rapports d’activité, etc.) et aux analystes financiers qui partagent généralement avec lui le même lieu de travail.

Ses activités ne sont donc pas à confondre avec celles d’un PMO (Project Management Office), qui est certes un gestionnaire, mais en réalité un assistant chef de projet dans le cadre de la gestion de portefeuille de projets.

Lieu de travail

Pratiquement, le lieu de travail du gérant de portfolio est un bureau, dans une salle demarché ou non, et au sein duquel il est généralement en contact avec des professionnels de sa même spécialité, mais aussi avec traders et des analystes financiers.

Quant aux sociétés pour lesquelles il travaille, il peut s’agir de :

  • Banques d’affaires ou de dépôt
  • Filiales de banques d’affaires ou de dépôt spécialisées en management de portefeuilles
  • Sociétés financières
  • Sociétés privées de conseils en gestion de patrimoine
  • Caisses de dépôt et consignations
  • Grandes entreprises
  • Fonds d’investissement
  • Compagnies d’assurances
  • Agences de services de courtage, etc.

Outils

Dans le cadre de son travail, il se sert surtout d’outils informatiques :

  • Outils d’analyse d’actifs et des marchés
  • Outils d’évaluation des performances
  • Outils de mesure des risques
  • Outils de recherche de produits de placement, etc.

Les différents styles de gestion portefeuille

Le management d’actif financier s’effectue selon plusieurs styles que certains peuvent appeler types ou encore techniques : il peut être actif, passif ou alternatif.

La gestion active de portefeuille

Ici, le gérant procède « activement » ou très régulièrement / fréquemmentà l’achat et à la vente d’actifs financiersdans le but d’assurer une grande performance au portfolio sur le court terme, mieux de réaliser une performance supérieure à celle d’un indice de référence ou du marché. Il analyse en permanence le marché à la recherche d’opportunités de trading (achat, vente) et modifie la composition du portefeuille dès que nécessaire en saisissant ces opportunités.

Ces modifications fréquentes du portfolio en fonction de l’évolution des cours ou des conditions du marché impliquent logiquement un plus grand risque de marché et des frais de trading ou de négociation globalement élevés.

Le gérant actif de titres fait généralement l’hypothèse que rechercher et saisir les opportunités de trading sur les marchés en fonction des mouvements sur ces derniers (même les plus petits mouvements de cours) permet de dégager des rendements supérieurs à ceux qui seraient éventuellement dégagés reproduisant la composition et la performance d’un indice de référence ou du marché, principe du management passif.

Pour saisir ces opportunités, il accorde une attention particulière aux :

  • Changements du paysage économique
  • Changements politiques et géopolitiques
  • Tendances des marchés financiers (ou non)
  • Actualités affectant les entreprises et produits de placement, etc.

La gestion passive de portefeuille

Ici, le gérant passif recherche à reproduire la performance d’un indice de référence ou du marché et non à réaliser une performance supérieure (« surperformer »). Il modifie rarement la constitution de son portefeuille (la constitution des valeurs d’un indice étant également relativement stable) et effectue donc moins d’opérations de trading. Cela lui permet de supporter globalement moins de frais de transaction et de faire face à un moindre risque de marché.

Avec la gestion passive, le gérant adopte une stratégie de long terme et structure son portefeuille comme des ETF ou des fonds indiciels, ce qui est à notre avis la raison pour laquelle elle est également appelée gestion indicielle.

Cette approche du management de titres est donc moins risquée et plus sûre, mais possède également un potentiel de rendement plus faible. En conséquence, les frais facturés aux investisseurs pour ce type de management sont généralement moindres que ceux facturés pour un management actif, d’autant plus qu’un management passif implique moins d’efforts de surveillance et d’analyse régulières des marchés.

La gestion alternative de portefeuille

La gestion alternative possède la particularité de reposer sur une grande diversité de placements, et non seulement sur les actions et obligations cotées. Elle consiste à intégrer des actifs alternatifs au portefeuille, « alternatif » signifiant dans ce cas « différent de l’action et de l’obligation cotées ».

Ainsi, en plus des titres financiers classiques, elle repose sur les produits de placement des marchés suivants :

  • Immobilier
  • Entreprises non cotées
  • Matières premières
  • Œuvres d’art
  • Devises, etc.

Son but est de réaliser une performance globale élevée comparativement à la volatilité du marché boursier. Pour cela, elle fait intervenir des techniques telles que la vente à découvert, l’arbitrage, ou encore la négociation de produits dérivés à effet de levier (options, contrats à terme, CFD, etc.), dans le but de couvrir les positions et de lisser ou améliorer les courbes de rendement.

Les adeptes de ces techniques et donc de ce style de management sont principalement les hedges funds ou fonds spéculatifs, mais aussi les fonds de private equity, les fonds de gestion alternative, ou encore les fonds immobiliers.

Les types de gestion de portefeuille

Le management de titres est une activité qui peut s’exercer plus ou moins librement et avec plus ou moins de contrôle sur ses placements. L’on distingue généralement la gestion individuelle de celle collective, chaque type de management possédant ses particularités et même des sous-types comme c’est le cas du type individuel.

portefeuille placement

La gestion individuelle de portefeuille

Avec ce mode de management, le gérant pilote seul, librement et directement son ensemble de titres. Il (le gérant) est généralement l’investisseur-détenteur réel des titres et peut confier la tâche de gérance de ses titres à un gérant professionnel. Dans ce dernier cas, la gérance individuelle pourra être de type conseillé, de type piloté ou de type sous mandat.

La gestion conseillée

L’investisseur gère lui-même ses titres, et, en cas de besoin, il sollicite les conseils et avis d’un gérant professionnel. Ce dernier peut être un spécialiste de la stratégie ou des types de titres de l’investisseur. Quoi qu’il en soit, le professionnel en gérance se contente de conseiller, de recommander ou de donner son avis, tandis que la décision revient toujours à l’investisseur.

La gestion pilotée

L’investisseur confie la gérance de ses investissements (une partie ou leur totalité) à un gérant professionnel et indique à ce dernier ses objectifs et l’orientation selon laquelle les placements doivent être gérés. Le gérant professionnel pilote donc l’ensemble des placements de l’investisseur selon ces indications. S’agissant de l’orientation à suivre par le gérant professionnel, il peut s’agir des styles de gérance évoqués plus (gérance passive, active, alternative).

La gestion sous mandat

L’investisseur délègue complètement la gérance de ses placements à un gérant professionnel / spécialiste (mandataire). Ce dernier est libre de gérer les titres de l’investisseur selon l’orientation et avec les techniques qu’il désire.

Il doit néanmoins respecter les critères de performance et de risque indiqués par l’investisseur. Dans ce type de gérance, l’investisseur fait donc une très grande confiance au gérant, lequel est d’ailleurs également motivé d’autant plus qu’il est généralement rémunéré (en partie ou en totalité) selon ses performances dans le projet.

La gestion collective de portefeuille

Avec la gérance collective, l’investisseur confie la gérance de son patrimoine financier non pas à un gérant individuel, mais à une société de gestion. Il mise donc sur cette société spécialisée pour faire fructifier son patrimoine financier selon une orientation, des techniques, des stratégies et avec des instruments/titres qu’il ignore.

Il peut tout de même avoir une idée du fonctionnement et de la politique de la société en consultant le Document d’Informations Clés pour l’Investisseur (DICI) de celle-ci. Ce type de société est généralement un Organisme de Placement Collectif en Valeurs Mobilières (OPCVM), qui peut être soit un Fonds Commun de Placement (FCP) soit une SICAV (Société d’Investissement à Capital Variable).

En pratique, en matière de gérance collective, l’investisseur ne s’en va pas rencontrer une de ces sociétés pour lui confier son épargne : il acquiert simplement les parts de celles-ci via un PEA, une assurance-vie multisupport, un compte-titres, etc.

Gestion de portefeuille : les actifs dans lesquels on peut investir

Il existe une large diversité de produits de placement. Ils sont regroupés en classes comme suit :

  • Les placements monétaires

Il s’agit des placements à court terme et très liquides, c’est-à-dire pouvant être rapidement convertis en liquidités ou en argent comptant / espèces. Ils génèrent des revenus bas (servant parfois seulement à couvrir l’inflation), mais sûrs.

Il s’agit des placements comme les dépôts en compte d’épargne, les bons du Trésor, les certificats de dépôt, et même les obligations dont l’échéance est inférieure 1 an. En termes de forme d’investissement, il s’agit par exemple des dépôts dans les fonds monétaires et des placements fiduciaires.

  • Les actions

Ce sont des titres de propriété faisant de son détenteur un des propriétaires / actionnaires de l’entreprise émettrice de ces titres. Ils peuvent donner droit à des rendements sous forme de dividendes et à une plus-value au cas où le cours des actions s’apprécie par rapport au cours auquel ils ont été acquis.

Les placements en actions peuvent s’effectuer via l’achat direct d’actions individuelles, ou alors via l’achat d’ETF / trackers, de fonds d’actions, ou encore de futures sur indices.

  • Les obligations

Ce sont des titres de créance sur l’institution émettrice, qui peut être une grande entreprise ou un gouvernement (obligations souveraines, obligations gouvernementales). Son détenteur reçoit un rendement régulier (ou non) sous forme de coupons (intérêts) ainsi que le remboursement du capital à l’échéance (il peut aussi réaliser une plus-value à ce moment, si le prix de remboursement est supérieur au prix d’achat).

  • L’immobilier

Les placements immobiliers peuvent se faire directement via l’achat de biens immobiliers au nom de l’investisseur ou via la détention du bien dans une société comme une SCI (Société Civile Immobilière). Ils peuvent également se faire indirectement via l’investissement dans les actions de sociétés immobilières ou dans les fonds immobiliers, qui peuvent être cotés ou non cotés : SCPI, OPCVM.

  • Les matières premières

Il s’agit des produits de l’industrie minière et de l’agriculture qui servent de sous-jacents aux opérations sur les marchés financiers : énergie (pétrole, gaz), produits agricoles (coton, soja, bois), métaux (or, argent, platine, palladium, aluminium, cuivre). Ils se négocient via des futures, des fonds indiciels ou des actions se sociétés produisant des matières premières.

  • Les autres placements

Le private equity pour les placements dans les entreprises non cotées ou souhaitant sortir de la cote ; les bateaux, les avions, les voitures de collection, les objets de collection et autres actifs tangibles pouvant s’apprécier dans le temps ou générer des revenus liés à la location (comme les bateaux et avions).

L’allocation des actifs

S’il existe de nombreux produits de placement, tous ne doivent / peuvent pas être intégrés au portefeuille. Le choix des placements à intégrer à ce dernier doit tenir compte des critères suivants :

  • La particularité de chaque actif (degré de volatilité, risques, rendement, degré de liquidité, etc.) ;
  • Les liaisons ou corrélations entre différents actifs ;
  • L’horizon temporel ou la durée de détention prévue des placements ;
  • Les objectifs de l’investisseur ;
  • Et surtout le profil d’investisseur et particulièrement le degré de tolérance au risque de l’investisseur.

S’agissant de ce dernier critère, il est le plus important et c’est lui qui guide le choix des placements et l’analyse de ceux-ci sur la base des 3 autres critères.

Une personne ayant une tolérance élevée au risque peut choisir des placements de court terme, plus risqués et possédant un potentiel élevé de rentabilité, et vice versa pour une personne ayant une tolérance faible au risque. Ce dernier peut par exemple à notre avis allouer à son portefeuille 20 % de placements monétaires, 30 % d’actions (à faible volatilité) et 50 % d’obligations.

La diversification de son portefeuille

La diversification est une technique de gestion de portefeuille qui complète la technique d’allocation des titres en se basant principalement sur le couple risque – rendement du portefeuille ou panier d’investissements.

Qu’est-ce que la diversification ?

La diversification est une technique ou méthode de gestion des risques dont le but est de limiter le risque global du portefeuille en intégrant dans ce dernier différents titres / véhicules d’investissement. Elle constitue une implémentation de la consigne du proverbe selon lequel « il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier ».

En effet, en matière d’investissements, il est difficile, voire impossible, de prédire efficacement et sur le long terme la rentabilité ou non des placements, ni de savoir quels placements rapporteront des gains et lesquels engendreront des pertes.

La diversification consiste donc à répartir le risque et le rendement de certains placements sur tous les placements du portefeuille, de telle sorte qu’un risque élevé (ou un rendement négatif) sur un placement particulier se traduise par un risque largement plus faible (ou un rendement moins négatif) sur l’ensemble du portefeuille.

Cette réduction du risque du panier d’investissement dans son ensemble s’effectue en intégrant dans le panier différents placements possédant différents niveaux de risque et de rendement.

Les recherches fondatrices de l’auteur Markowitz en matière de diversification (présentés dans un livre après avoir été sous la forme d’article) ont été complétées par les travaux d’autres chercheurs de différentes disciplines.

C’est notamment le cas des travaux de l’auteur Juan Parrondo, qui a démontré que la combinaison de deux jeux perdants individuellement peut permettre d’obtenir un résultat gagnant globalement. Cette théorie issue de la théorie des jeux s’applique également en finance, notamment lorsqu’il faut expliquer la hausse des rendements probables d’un portfolio.

Quoi qu’il en soit, pour diversifier, il est possible d’intégrer au panier différentes classes d’actif (diversification par classe d’actif), différents types d’actif au sein d’une même classe d’actif (diversification par types d’actif d’une même classe d’actif), des placements dans différents secteurs d’activité (diversification sectorielle) ou encore des placements dans différentes zones géographiques (diversification géographique). Ce sont là des stratégies de diversification parmi tant d’autres.

La diversification par classe d’actifs

Les différentes classes d’actif possèdent des types et niveaux de risque et de rendement très différents. Il est toutefois possible de limiter l’exposition au risque d’une classe et de capter les rendements de toutes les classes à la fois, cela grâce à la diversification par classe d’actifs. Cette dernière consiste à intégrer au panier des placements ou titres appartenant à différentes classes d’actif. Comme présentées plus haut, ces dernières sont principalement les suivantes :

  • Placements monétaires
  • Actions
  • Obligations
  • Immobilier
  • Matières premières
  • Private equity
  • Placements dans d’autres actifs tangibles s’appréciant dans le temps (objets de collection) ou générant des revenus de location (bateaux, avions)

Bien entendu, dans ce cas et comme pour toutes les autres stratégies de diversification, le degré d’aversion au risque de l’investisseur permettra de déterminer quelles classes d’actif ou quelle quantité de chaque classe d’actifs allouer au portefeuille.

La diversification par types d’actifs d’une même classe d’actifs

Même s’ils sont généralement exposés aux mêmes types de risques, les actifs d’une même classe possèdent, en fonction de leurs particularités, des niveaux de risque et de rendement différents. La diversification par types d’actifs d’une même classe consiste donc à constituer son panier d’actifs d’une seule classe (ou même de plusieurs), mais en sélectionnant différents types d’actifs de cette classe.

Les possibilités de diversification sont nombreuses avec cette stratégie, puisque le type d’actif peut être déterminé selon une grande variété de paramètres. Par exemple, pour un portefeuille d’actions (les actions étant une classe d’actif), cette stratégie de diversification peut s’effectuer en investissant dans des actions de :

  • Différentes capitalisations boursières : petites capitalisations (micro caps), moyennes capitalisations (mid caps), grandes capitalisations (blue chips).
  • Différents stades de développement : start-up, petites entreprises, moyennes entreprises, grandes entreprises, grands groupes.
  • Différentes compositions du capital : entreprises familiales, entreprises patrimoniales, entreprises managériales, entreprises contrôlées.

La diversification sectorielle

La diversification sectorielle est l’une des stratégies de diversification les plus populaires et l’une des plus efficaces. La performance du portefeuille a de très grandes chances d’être lourdement pénalisée si celui-ci n’est constitué que de valeurs, titres ou placements d’un même secteur d’activité.

En effet, les secteurs d’activité se complètent, puisqu’ils n’évoluent pas tous dans le même en même sens au même moment. Aussi, ils possèdent différents niveaux de sensibilité à la conjoncture ; ils se comportent plus ou moins différemment selon les cycles économiques (certains résistent mieux aux crises, d’autres connaissent une forte croissance en période de crise, d’autres encore sont très vulnérables aux crises).

Ainsi, cette stratégie consiste à intégrer au portefeuille des actifs de différents secteurs, mieux de différentes valeurs :

  • Valeurs cycliques, dont les résultats varient grandement et qui sont sensibles aux variations des cycles économiques. Il s’agit des entreprises / actions / valeurs des secteurs de l’automobile, l’énergie, les loisirs, les biens d’équipement, ou encore l’immobilier.
  • Valeurs défensives, dont l’activité évolue régulièrement et dont l’activité résiste aux crises et ralentissements économiques. Il s’agit des entreprises / valeurs des secteurs tels que la santé, la distribution, ou encore l’agroalimentaire.
  • Valeurs de croissance, dont l’activité et les résultats s’améliorent peu importe la conjoncture et qui sont dynamiques en raison de la qualité de leurs produits / services et leur innovation. Il s’agit des entreprises / valeurs des secteurs tels que les services, la technologie, ou encore le luxe.

Par ailleurs, pour implémenter cette stratégie, il peut suffire (entre autres options) d’investir dans des indices de différents secteurs. C’est le cas des différents indices CAC par secteur et/ou d’autres indices sectoriels d’autres zones géographiques, afin de faire un mix entre diversification sectorielle et diversification géographique.

La diversification géographique

Les types et niveaux de risques, les potentiels de rendement et de développement, les rythmes de croissance et de reprise économiques, etc. varient généralement d’une zone géographique à l’autre. C’est en raison de ces faits que la diversification géographique ou internationale est pertinente. Elle consiste à intégrer au portfolio des placements dans des projets ou des entreprises évoluant dans diverses zones géographiques :

  • Différentes zones géographiques d’un même pays (rare et moins efficace en termes de diversification)
  • Différentes catégories de pays : pays en développement, pays émergents, pays développés
  • Différents pays d’une même ou de différentes zones économiques : Europe, Amérique, Asie, etc.

Lorsque des placements en direct (achat soi-même d’actions individuelles d’entreprises évoluant dans différentes zones géographiques) sont utilisés pour implémenter cette stratégie, il faut accorder une grande importance au risque de change.

En effet, un taux de change défavorable entre les devises peut absorber une bonne partie de la performance réalisée. Il faut également faire attention à l’interconnexion des marchés et zones économiques, qui peuvent annuler les efforts de diversification en cas de crise.

Toutefois, la solution la plus prudente pour implémenter la diversification géographique est d’investir dans des OPCVMet/ou des ETF. Les premiers appliquent généralement une gestion active, tandis que les seconds pratiquent une gestion passive. Quoi qu’il en soit, ces deux produits intègrent en plus de la diversification géographique, une diversification par classe d’actifs et même par secteur.

Le rééquilibrage de son portefeuille

Un portefeuille diversifié ne conserve généralement pas la même constitution ou allocation sur le long terme. Les mouvements de marché modifient plus ou moins légèrement sa constitution initiale, et pour revenir à cette constitution initiale, il faut faire du rééquilibrage.

Qu’est-ce que le rééquilibrage ?

Le rééquilibrage est une méthode qui consiste à modifier la constitution d’un portefeuille dans le but de ramener ce dernier à sa constitution initiale. Il est généralement effectué chaque année.

L’allocation initiale étant celle qui correspond le mieux au degré de tolérance au risque de l’investisseur et aux objectifs de ce dernier, cette allocation doit idéalement être maintenue dans le portfolio. Le rééquilibrage permet donc de maintenir cette allocation de base.

Exemple de rééquilibrage

Un portefeuille est constitué de 60 % d’actions (titres à fort potentiel de rendement, mais aussi assez risqués) et de 40 % de placements monétaires (placements à faible potentiel de rendement, mais aussi très peu risqués).

Après une longue reprise du marché favorable à l’investisseur, celui-ci se retrouve avec une allocation de 70 % d’actions et 30 % de placements monétaires (ses actions ont pris de la valeur dans son portefeuille, ce qui ne signifie pas que son investissement dans ces actions ou dans les placements monétaires a changé).

Globalement, avec 70 % d’actions et non plus 60 %, l’investisseur se retrouve avec un portefeuille plus risqué qu’au départ, puisque les actions sont les titres les plus risqués de son portfolio.

Par conséquent, pour revenir à l’allocation initiale (60 % d’actions et 40 % de placements monétaires), il faudra faire du rééquilibrage.

Le rééquilibrage en question peut dans ce cas consister simplement à vendre une partie des actions et investir les fonds obtenus de la vente dans des placements monétaires, de manière à obtenir une allocation de 60 % d’actions et 40 % de placements monétaires. Les options de répartition et de réallocation / rééquilibrage sont d’autant plus nombreuses que le portefeuille possède des titres de divers niveaux de risque.

Quelles sont les étapes de la gestion de portefeuille (par soi-même) ?

Pour un investisseur qui souhaite gérer lui-même son portefeuille d’actifs / de placements, voici les étapes à suivre :

  1. Déterminer son profil d’investisseur.

Il s’agit de déterminer précisément :

  • Ses objectifs (niveau de rendement ou de gain envisagé sur une période donnée) ;
  • Sa situation financière (capital disponible à placer, besoins actuels et futurs en revenus) ;
  • Sa personnalité et son degré de tolérance au risque (pouvez-vous ou non risquer tout ou une grande partie de votre capital dans l’espoir de réaliser d’importants gains ?).
  1. Déterminer la bonne allocation des actifs du portefeuille et diversifier

Il s’agit à cette étape de sélectionner les actifs à intégrer au portfolio. Ceux-ci doivent être conformes au profil d’investisseur déterminé à l’étape précédente. Par exemple, un investisseur peu tolérant au risque évitera les actifs à haut niveau de risque comme les actions, ou du moins il n’en mettra qu’une petite proportion dans son portefeuille.

L’allocation doit être effectuée en s’assurant que les placements sont diversifiés. Il faut donc sélectionner une combinaison de placements qui minimise le risque global du portefeuille, précisément qui octroie au portefeuille un niveau de risque global que l’investisseur peut supporter et qui peut lui permettre d’atteindre ses objectifs (d’où encore l’importance de l’étape 1 ci-dessus).

  1. Rééquilibrer périodiquement son portefeuille

Pour rééquilibrer le portefeuille, il peut s’agir simplement de vendre les titres surpondérés dans le portefeuille par rapport à leur pondération initiale et d’utiliser les fonds obtenus de leur vente pour acquérir des titres sous-pondérés par rapport à leur pondération initiale, de manière à retrouver le niveau de risque global initial du portefeuille.

Attention ! Au moment de la vente de ces actifs surpondérés, il faut considérer les implicationsfiscales de cette opération. Cette dernière entraîne généralement des impôts sur plus-values à payer.

C’est pourquoi certains investisseurs, pour rééquilibrer leurs placements, au lieu de procéder à la vente de certains titres et d’acheter d’autres, se contentent de placer davantage de fonds dans les titres sous-pondérés uniquement.

Les sociétés de gestion de portefeuille

Les sociétés de gestion de portefeuille (SGP) sont chargées de gérer les fonds de leurs clients (mais aussi leurs propres fonds) selon les styles et types de gérance vus plus haut dans ce guide.

Elles sont spécialisées sur quelques ou de nombreux marchés ou « pôles » (actions, marchés monétaires, placements alternatifs, etc.) et peuvent être soit des filiales de compagnies d’assurance, d’un groupe bancaire, ou alors être totalement indépendantes. Nous vous présentons ci-dessous les principales d’entre elles en France.

Amundi Asset Management

Née de la fusion des services de gérance d’actifs de SG et Crédit Agricole, Amundi est le leader des SGP en Europe. Rendue à fin décembre 2021, elle enregistrait 2 064 euros d’encours sous gérance (Lyxor inclus).

Amundi Asset Management

Elle opère sur les principaux marchés financiers en Europe, aux USA, en Australie et en Asie. Ses encours sous gérance incluent notamment les actions, les solutions de trésorerie, les produits multi-actifs, l’immobilier et autres actifs réels, les titres obligataires, les titres structurés, les titres alternatifs et bien d’autres.

Natixis Investment Managers

Natixis Investment Managers (NIM) est une SGP de droit français fonctionnant sous le modèle multi-affiliés. Rendu à fin 2021, elle comptait 21 SGP affiliées (lesquelles gèrent une large diversité d’encours : actions, obligations, taux, devises, immobiliers et autres encours réels, etc.) et possédait 1 245 milliards d’euros d’encours sous gérance.

Natixis Investment Managers

Elle met l’accent sur l’investissement responsable et pratique principalement une gestion active, avec des expertises comme la gérance active fondamentale, la gérance quantitative, la gérance d’actifs privés et la gérance assurantielle.

AXA Investment Managers

Filiale du groupe international d’assurance AXA, AXA Investment Managers est une SGP multi-actifs. Elle adopte une approche de gérance de long terme et active. Elle gère une large gamme d’encours, aussi bien les placements traditionnels (actions, placements multi-actifs, placements à revenus fixes) que les placements alternatifs (immobiliers, produits structurés, etc.).

AXA Investment Managers

Rendue à fin décembre 2021, la valeur de ces encours sous gérance par AXA Investment Managers s’élevait à 887 milliards d’euros.

BNP Paribas Asset Management

BNP Paribas Asset Management est une SGP lancée en 2007 par BNP Paribas. Elle possède plus de 40 équipes de gérance et est présente dans plus de 30 pays. Rendue en fin décembre 2021, elle gérait 537 milliards d’euros d’encours. Ces derniers sont répartis dans des expertises telles que les produits multi-actifs, les actions, les placements alternatifs, les obligations, les placements durables, etc.

BNP Paribas Asset Management

Elle adopte une approche de gérance de long terme et accorde également une grande importance aux facteurs ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) dans ses processus et stratégies de placement.

Les avantages et inconvénients de la gestion de portefeuille

La gestion de portefeuille possède certes de nombreux avantages, mais aussi des inconvénients, mieux des limites et risques. Faisons le point.

Avantages
  • Protection contre les retournements défavorables des marchés
  • Optimisation de l’allocation des fonds
  • Limitation de l’exposition de l’ensemble des placements au risque, tout en captant l’ensemble des rendements de tous les placements à la fois (grâce à la diversification)
  • Réduction ou minimisation des risques ou pertes probables
  • Amélioration des connaissances financières (on s’intéresse à plusieurs instruments, dont certains étaient jusque-là inconnus)
Inconvénients
  • Risque d’over diversification (sur-diversification ou diversification excessive)
  • Réduction des gains probables, due à la limitation des risques
  • Faible efficacité en période de Krach

Conclusion

En somme, la gestion de portefeuille s’avère très utile en matière d’optimisation des placements et surtout de réduction des risques. Pour bien la pratiquer, il faut préalablement connaître son degré de tolérance au risque, maîtriser les différents actifs et leurs classes, définir ses objectifs de placement et choisir son style de gérance (active, passive, alternative).

Il faut également se familiariser avec les techniques d’allocation, de diversification et de rééquilibrage de portefeuille (sans oublier les règles de money management) et bien les appliquer.

Enfin, s’il est difficile d’implémenter une gestion individuelle sans conseil / aide d’un professionnel, il vaut mieux opter pour une gérance conseillée, pilotée, sous mandat ou collective.

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Les questions fréquentes de nos utilisateurs

Le principe de base de la gestion de portefeuille est la diversification des placements, cela dans le but de réduire le risque global de l’ensemble du portefeuille de placements. L’allocation (choix des placements à intégrer au portfolio en fonction des critères comme la particularité de chaque placement, l’objectif de rendement, la durée de détention des placements et surtout le degré de tolérance au risque de l’investisseur) et le rééquilibrage (ramener le portefeuille à son allocation initiale) constituent d’autres de ses principes de base.

Le principal avantage d’une gestion personnelle ou soi-même de son portfolio est la suppression des frais de gestion et des commissions sur la performance généralement versés aux gérants professionnels. Cela permet également d’avoir un contrôle total sur ses placements.

Tout dépend de vos connaissances et compétences. Pour un débutant, il vaut mieux confier la gérance à un professionnel ou une société de gestion, afin d’éviter de commettre d’importantes erreurs d’analyse et de placement (même si cela suppose qu’il faudra payer des frais de gestion au gestionnaire). Pour un investisseur expérimenté, il vaut mieux gérer son portefeuille soi-même. Toutefois, un débutant soucieux d’apprendre par la pratique peut également gérer lui-même son portefeuille, cela en s’assurant de maîtriser les actifs dans lesquels il investit et en évitant de sur-diversifier par excès de prudence son portefeuille.